La légende de l'ange sauveur de l'empereur Maximilien [Zirl (Innsbruck-Land / Austria)]

Publié le 31 janvier 2024 Thématiques: Ange , Chasse , Chasseur , Légende chrétienne , Miracle , Montagne , Noblesse , Pierre | Roche , Roi | Empereur , Sauvetage ,

Le Martinswand
Le Martinswand. Source Svickova, Public domain, via Wikimedia Commons
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Source: Wolff, Albert / Le Tyrol et la Corinthie. Mœurs-paysages-légendes (1872) (2 minutes)
Contributeur: Fabien
Lieu: Martinswand / Zirl / Innsbruck-Land / Autriche

Le Martinswand (muraille de Saint-Martin) est célèbre par une aventure de chasse de l'empereur Maximilien. La roche aride domine le petit village de Zierl. L'empereur, à la poursuite d'un chamois, s'égara dans les rochers impraticables et ne s'aperçut du danger qu'au moment où, perdant le chamois de vue, il se vit engagé dans un étroit sentier sur le bord des roches perpendiculaires. Au-dessus de sa tête se dressait le granit; à ses pieds s'ouvrait l'abîme. L'empereur, entraîné par la passion de la chasse, avait escaladé un pic où nul, avant lui, n'avait mis le pied.

En vain essaya-t-il de retourner par le chemin d'où il était venu; dans le labyrinthe de rochers impraticables il ne se retrouva plus; il voyait bien dans la plaine ses serviteurs qui, de leur côté, aperçurent le souverain. Mais aucun montagnard n'osait se risquer sur la muraille de Saint-Martin, qui passait pour inaccessible. L'empereur, dit la légende, resta deux jours dans cette position périlleuse; au bout de quarante-huit heures, exténué de fatigue et de faim, le prince jugea que sa dernière heure était veuue. Rassemblant ce qui lui restait de forces, il cria à ses serviteurs d'aller chercher un prêtre, qui de loin assisterait à son trépas, afin qu'il ne mourût pas sans le secours de la religion.

Toute la ville d'Innsbruck, ainsi que les populations des hameaux voisins, était accourue dans la plaine.

Le curé de Zierl arriva avec les saints sacrements, montra au prince l'hostie, et l'exhorta à mourir en chrétien.

En ce moment, dit la fable, apparut sur la Martinswand un grand et beau jeune homme qui tendit la main au souverain et lui dit: «Ne désespérez pas, seigneur! Dieu ne veut pas qu'un prince comme vous périsse d'une telle mort! » Et, prenant Maximilien par la main, l'inconnu le conduisit par un chemin ignoré de tous, à travers la roche. Quand l'empereur fut sain et sauf, rendu à sa cour et à son peuple, le sauveur avait disparu et on ne le revit jamais. Dès ce moment, Maximilien et ses sujets demeurèrent convaincus que le jeune paysan ne fut autre qu'un ange envoyé par Dieu pour sauver le prince.

Depuis l'époque où s'opéra ce miracle, l'ascension de la Martinswand offre moins de danger, et, pourvu que l'on ait un peu l'expérience et l'habitude des promenades dans la montagne, on peut se risquer jusqu'à la grande croix qui perpétue le souvenir de ce sauvetage extraordinaire. Malheureusement une autre version moins invraisemblable prévaut dans l'esprit des sceptiques. Il paraît que l'empereur ne fut point aussi résigné que l'affirme la légende. Quand il vit le prêtre, accouru pour prodiguer de loin à son souverain le secours de la religion, le prince lui cria de faire chercher les mineurs de Schwatz; ils arrivèrent en effet, et, après trois jours de travail et d'efforts surhumains, quelques-uns parvinrent sur un pic d'où ils pouvaient tendre une corde à leur empereur et le hisser jusqu'à eux. Maximilien fut donc sauvé sans l'intervention des anges, et il récompensa comme ils le méritaient les braves mineurs de Schwatz. Aux plus intrépides, l'empereur conféra même des titres. de noblesse. Cette histoire, pour être moins mystique que l'autre, n'en est que plus vraisemblable.


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