La lisière de la forêt de Talensac, près du hameau de la Chapelle-ès-Oresve, se trouve un bloc de schiste ferrugineux ayant la forme d'un affiloir. Sa face supérieure porte un certain nombre de perforations cylindriques et de rayures transversales incontestablement dues à l'industrie humaine. Les rayures sont analogues à celles que l'on obtiendrait en frappant vigoureusement, du tranchant d'une forte hache, et perpendiculairement à la direction des feuillets, la surface d'une masse schisteuse. On dit dans le pays que les gravures dont cette pierre Statue de saint Méen, est ornée sont dues à saint Méen, qui était charpentier et aiguisait ses outils sur cette roche.
Un jour saint Méen, après avoir aiguisé sa hache sur son grès, et l'avoir balancée dans l'espace, dit:
Où ma hache tombera
Méen bâtira.
La hache tomba à Talensac, à deux kilomètres de cet endroit. L'église de cette paroisse est dédiée à saint Méen.
Cette légende avait été rapportée sous une forme très voisine par Theuvenot [...] qui ajoute ce détail : les bûcherons du voisinage ne se font pas faute encore aujourd'hui d'imiter saint Méen; la rouille et les traces du fer sont très apparentes, sans avoir rien de commun avec les traces primitives.
Saint Méen [...] est invoqué contre la fièvre, la gale dite aussi « Mal saint Méen » et les maladies des yeux; sa fontaine la plus renommée est près de Gaël; le saint la fit jaillir d'une terre jusque-là aride.