Saint Melaine mourut vers l'an 530 dans sa retraite chérie de Plaz (ou Placet), village en la paroisse de Brain près Redon, où il allait se reposer avec bonheur, des fatigues de son épiscopat. Le bruit de sa mort promptement répandu attira à Plaz les évêques des diocèses voisins, liés d'affection avec lui, Albinus d'Angers (saint Aubin), Lauto de Coutances (saint Lô), Victurius du Mans et une foule de prêtres, entre autres Marcus, disciple cher à saint Melaine.
« Après la veillée funèbre solennellement célébrée à Plaz par les évêques et le clergé, on déposa le lendemain matin le corps du pieux pontife dans une grande barque, où entrèrent les trois évêques et le prêtre Marcus. D'autres barques suivaient, chargées de peuple, chargées de prêtres, chargées des moines de Plaz chantant des psaumes et des litanies. Tout ce funèbre cortège remonta la Vilaine jusqu'à Rennes et vint prendre terre au sud de l'agglomération qui formait alors cette ville, vers le point aujourd'hui occupé par l'escalier du Cartage ou le bas de la rue de Rohan.
Là était la muraille de l'enceinte gallo-romaine, avec sa base et ses neufs cordons de briques qui avaient valu à Rennes le nom de Ville Rouge. Là, contre cette muraille se dressait une tour; dans cette tour douze voleurs attendant la mort se lamentaient. Au bruit des chants et de la procession funèbre, informés que cette pompe solennelle se déploie autour du corps du bon évêque Melanius, ces malheureux lui adressent une ardente prière, sollicitant de sa miséricorde en ce jour où il triomphait au ciel - leur délivrance. Tout à coup, un bruit sourd et fort comme un coup de tonnerre se fait entendre, le mur de la tour se frange du haut en bas, par cette brèche les voleurs sautent vivement, et ils vont grossir le cortège funèbre de leur libérateur. »