La légende des bœufs d'Oriol [Aurec-sur-Loire (Haute-Loire)]

Publié le 26 juin 2023 Thématiques: Animal , Animal choisissant un lieu , Déplacement , Déplacement impossible , Ermitage , Ermite , Légende chrétienne , Mort , Saint | Sainte , Saint Simon , Tour ,

La tour d'Oriol
La tour d'Oriol. Source Geocaching.com
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Source: Smith Victor / Mélusine (1878) (2 minutes)
Lieu: Tour d'Oriol / Aurec-sur-Loire / Haute-Loire / France

La rivière de Cemène, qui prend sa source sur le plateau méridional du Forez, après s'être dirigée de l'ouest à l'est, tourne brusquement du sud au nord et coule pressée entre deux montagnes du Velay. Un peu en amont de son embouchure dans la Loire, elle est dominée par un petit promontoire sur lequel se dresse la vieille tour d'Auriol. Contigu à cette tour était, dit-on, un ermitage où vécut et mourut saint Simon, qui fut enterré au pied de la tour.

La possession du corps de saint Simon excita la convoitise des habitants d'Aurec, bourg des bords de la Loire, qu'une montagne sépare d'Auriol. Le seigneur d'Aurec voulut enlever le corps du saint et le faire transporter dans son église. Il envoya, pour cette translation, des hommes et un char attelé de forts bœufs. Les hommes ouvrirent la fosse, en retirèrent le corps et le fixèrent sur le char. Quand tout fut prêt, les bœufs se mirent en marche. Ils allèrent sans difficulté tant qu'ils aperçurent la tour d'Auriol, mais dès qu'ils la perdirent de vue, ils s'arrêtèrent. On les excita de la voix, de l'aiguillon, on les frappa, peine inutile! les bœufs restèrent immobiles. Ils semblaient pétrifiés. On comprit qu'ils refusaient de transporter le corps en dehors du domaine qu'embrassait la tour d'Auriol, au pied de laquelle le saint avait été inhumé.

Ils obéissaient à l'inspiration du saint qui ne voulait pas quitter le lieu où il avait jusque-là reposé. Le char revint sur ses pas et les hommes du seigneur d'Aurec remirent le corps où ils l'avaient pris.

Saint Simon est à Auriol l'objet d'une vénération particulière. On vient l'y prier pour les fièvres tremblantes. Pour rendre leurs prières plus efficaces, les pèlerins allument un cierge qu'ils plantent sur la sépulture présumée du saint.

Il y a quelques années, les pèlerinages à Auriol s'accomplissaient par groupes d'un nombre déterminé. On y allait neuf. Le saint, pensait-on, accueillait avec plus de faveur des prières adressées par une société de pèlerins ainsi numériquement composée.

Quelques personnes disent qu'on était dans l'habitude de réciter, sur la tombe de saint Simon, neuf Ave Maria, et trouvent naturel qu'il existât une concordance entre le nombre des priants et le nombre des prières.


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