Le réveil du sacristain de Penvénan [Penvénan (Côtes-d'Armor)]

Publié le 9 mars 2024 Thématiques: Apparition , Bougie , Eglise , Feu , Jésus , Réveil , Sacristain ,

Eglise de Penvénan
Eglise de Penvénan. Source Spendeau, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons
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Source: Le Braz, Anatole / La légende de la mort en Basse-Bretagne: croyances, traditions et usages des Bretons armoricains (1893) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Eglise de Penvénan / Penvénan / Côtes-d'Armor / France

Ce soir-là, Jean Cariou, sacristain de Penvénan, après avoir sonné l'angélus, avait fait sa ronde habituelle dans l'église. Rentré chez lui, il se rappela qu'il avait oublié de regarder s'il restait assez d'huile, pour la nuit, dans la lampe qui doit brûler éternellement au fond du sanctuaire.

Mais, comme cette idée ne lui vint qu'au moment de se mettre au lit, quand il était déjà à moitié dévêtu, il se coucha tout de même, en se disant que la veilleuse durerait bien jusqu'au lendemain.

Et il s'endormit profondément.

Il devait y avoir pas mal de temps qu'il dormait, lorsqu'à travers son sommeil il s'entendit appeler par une voix douce :
– Cariou ! Cariou !
– Déjà! murmura-t-il, pensant que c'était Môna, sa femme, qui le réveillait, pour l'angélus de l'aube, et trouvant que le jour se levait de bien bonne heure. Car la chambre était pleine d'une lumière blanche comme celle des matins d'été.
– Cariou, reprit doucement la voix, hâte-toi : la lampe de l'église va s'éteindre.

Ce n'était pas sa femme qui lui parlait, mais une grande forme lumineuse, drapée dans un manteau couleur de ciel. La figure était nimbée d'or. Cariou la reconnut, pour l'avoir vue dans les images pieuses, dans les tôlennou.

C'était la figure même de Jésus-Christ.

Le sacristain fit un rapide signe de croix, et se retrouva soudain dans une complète obscurité. La grande forme lumineuse s'était évanouie.

Minuit tinta à l'horloge de la tour.

Cariou, tout essoufflé, arriva juste à temps pour ranimer la lampe sainte.

(Conté par Charles Le Braz, mon frère. - Penvénan, 1890.)


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