La légende de la construction de l'église Notre-Dame de Lamballe [Lamballe-Armor (Côtes-d'Armor)]

Publié le 20 juillet 2023 Thématiques: Construction , Construction miraculeuse , Diable , Eglise , Fée , Lieu cachant un trésor , Pierre perdue , Pierre | Roche , Souterrain , Statue , Statue de la Vierge , Statue qui se déplace , Travail des fées , Trésor , Vierge ,

Collégiale Notre-Dame
Thesupermat, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons
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Source: Sébillot Paul / Petite légende dorée de la Haute-Bretagne (1897) (2 minutes)
Lieu: Collégiale Notre-Dame de Lamballe / Lamballe-Armor / Côtes-d'Armor / France

Le chœur de l'église Notre-Dame de Lamballe est bâti sur de belles caves s'ouvrant au-dehors par une porte basse, située au pied du mur côté nord. Si vous interrogiez les plus vieux des habitants de cette ville au sujet de cette porte à l'air mystérieux et qu'ils n'ont jamais vu s'ouvrir, ils vous répondraient invariablement, que c'est l'entrée d'un souterrain reliant Notre-Dame au château de La Hunaudaye, avec ramification jusqu'à la Caillibotière.

Ce souterrain a été construit par les fées en même temps que le chœur de l'église : la meilleure preuve, c'est que les galeries du chœur conduisent dans la chambre à Margot, comble du côté nord, justement au-dessus de la porte du souterrain, et qu'on voyait encore ces dernières années sa quenouille pétrifiée dans un coin de la chambre. Tous les trésors de Margot sont dans le souterrain : il y a des monceaux de pièces de six francs.

Si les prêtres parvenaient jusqu'au tas d'argent, qui est maintenant gardé par un suppôt du diable, il leur suffirait d'y jeter quelques gouttes d'eau bénite et le trésor appartiendrait à l'église. Ils ont bien essayé à diverses reprises la dernière fois, il n'y a pas plus de cent ans ; mais c'est impossible. Ils étaient entrés dans le souterrain avec la croix, la bannière, chacun ayant un cierge béni à la main pour éclairer la route, le recteur ayant ses étoles et un goupillon; mais, avant d'avoir fait cent pas, ils virent une nuée de guibettes (variété de cousins) voltigeant autour de la flamme des cierges et s'y brûlant en si grand nombre qu'elles finirent par tout éteindre. La procession eut bien de la peine à sortir du souterrain: depuis, on a condamné la porte et il est défendu d'y entrer.

Quant aux galeries du chœur, c'est une vraie chance qu'elles soient finies. Si vous avez passé sur le tertre de Caliguet, un des contreforts de la colline de Bel-Air, en Trébry, vous avez dû remarquer un grand nombre de pierres de toutes. dimensions, accumulées là comme à plaisir : c'est la dernière devantelée (charge d'un tablier) de Margot apportant des pierres à ses sœurs, qui bâtissaient Notre-Dame et la tour de Cesson.

Quand elle arriva, ses sœurs donnaient le dernier coup de truelle, ce qui l'étonna, car l'église n'était commencée que depuis dix heures, et elle n'avait apporté que trois devantelées de pierres. Voilà comment Notre-Dame a été bâtie en deux heures, et avec les trois devantelées à Margot.

Suivant la légende, on aurait aperçu, il y a bien longtemps, dans les rochers sur lesquels s'élève Notre-Dame, au milieu des ronces, sous un bouquet d'aubépines toujours fleuries, une statuette de la Vierge Mère, conservée dans cette église sous le vocable de Vierge miraculeuse. Les habitants la portèrent inutilement dans leur église paroissiale et dans chacune de leurs chapelles; la nuit suivante, la statue retournait invariablement sur son rocher c'était dire clairement aux Lamballais qu'elle voulait une chapelle en ce lieu.

Ils se décidèrent à construire une église, mais les travaux étaient à peine commencés que les fées achevèrent le tout dans une seule nuit, sans oublier la tour.

D'après un autre récit (SEBILLOT, Gargantua, p. 70), c'est après avoir laissé inachevé le portrait de saint Jacques le Majeur en Saint-Alban, par la peur que Gargantua leur avait faite, que les fées vinrent construire la cathédrale de Lamballe.


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