1. Sur la pente entre Eich-sur-Sûre et Eschdorf, on trouve, fixée à un vieux hêtre, une petite boîte contenant une statue de saint Antoine tenant l’Enfant Jésus.
Autrefois, les gens venaient en pèlerinage à cette statue lorsqu’ils avaient perdu un objet, croyant que le saint les aiderait à le retrouver. Pour s’attirer sa faveur, ils jetaient une petite offrande en argent dans la boîte. Aujourd’hui encore, cette image est honorée, et des croyants de loin viennent parfois y déposer leur prière.
Schlösser (instituteur), d'Esch-sur-Sûre
2. Juste au bord de la route reliant Esch à Eschdorf, se trouve dans une petite niche creusée dans un vieux hêtre vénérable, une image de saint Antoine.
La légende raconte que deux petits enfants d’Esch, partis ramasser du bois dans les bois, y découvrirent cette statue en bois d’environ 60 cm suspendue à un arbre. Ils la montrèrent aussitôt au curé, qui la fit transporter dans une chapelle située un quart d’heure plus bas, sur un petit plateau au pied d’un haut coteau, où elle fut placée sur l’autel.
Mais dès la nuit suivante, l’image était retournée à sa place dans les bois. On tenta trois ou quatre fois de la replacer dans la chapelle, mais elle revenait toujours à son arbre. On finit par la fixer à un gros hêtre au bord de la route, où elle devait trouver son emplacement définitif. Chaque année, devant cette image, le prêtre donnait la bénédiction aux foules nombreuses venues de toutes parts.
Mais ce hêtre était creux, et on craignait qu’il ne tombe un jour. Un autre gros hêtre se trouvait juste un peu plus bas ; le curé proposa d’y transférer l’image et d’abattre l’ancien. Personne n’osa le faire. Alors, le curé commença lui-même à l’entamer avec une hache, ce qui motiva les jeunes du village à l’abattre. Une niche fut taillée dans le nouveau hêtre, où l’image fut replacée. Les pèlerins continuaient de faire des offrandes dans cette niche, placée à trois mètres de hauteur.
Même si la procession annuelle a cessé depuis longtemps, de nombreux pèlerins continuent chaque année à venir prier sur ce lieu et à glisser leurs offrandes dans une boîte en fer, qui a remplacé la niche.
Luxemburger Land, 1883, n° 14