Au milieu de la crête de Saint-Quentin et de Malavas, il y a trois roches à bassins, dites roches de Saint-Martin; elles sont groupées à peu près en triangle. A leur face supérieure existent des cavités assez régulières taillées de main d'homme.
Si l'on interroge les paysans, les uns répondent que leurs ancêtres, au temps où ils étaient sauvages, cuisinaient dans ces vases. D'autres racontent que saint Martin, patron de Rosières, vint un jour visiter le sommet de la montagne. L'enceinte des trois pierres fut le lieu de son ermitage; la longue anfractuosité et les cavités de la plus grande ne sont autres que sa vaisselle, c'est-à-dire la crémaillère, le chaudron, la marmite, la casserole et l'écuelle.
Persécuté par le démon, le saint gravit avec son chien la seconde pointe du rocher, et y laissant des empreintes de ses pieds, franchit d'un saut un immense espace. Le lieu de Chaudette qu'il atteignit au bas du mont Tchouvin et près des caves des Sarrasins, a gardé sur un rocher deux marques profondes, l'une du pied de son cheval, l'autre de la patte du chien, et en témoignage de dévotion, on y porte les enfants infirmes en bas âge.
De là, le saint poursuivi encore par son opiniâtre ennemi, franchit d'un autre saut une deuxième partie très vaste de la vallée et parvint à Rosières où, après avoir expulsé les lutins des villages voisins, il mourut en paix.