Lors de la conquête de Constantinople par les Turcs, nombre de chrétiens vertueux se retirèrent dans le sanctuaire de Sainte-Sophie. Ce sanctuaire n'est ouvert qu'une fois par année.

Un jeune garçon épicier, envoyé en commission, vint à passer un jour par la cour de Sainte-Sophie. Ayant trouvé une porte ouverte devant lui, il entra dans une église où se célébrait le service de la messe. L'enfant assista à l'office, puis il voulut se retirer, mais comme l'assistance était nombreuse, il eut beaucoup de peine à se frayer un passage.

Il sortit enfin après avoir visité l'église, et il s'en alla directement chez son patron, l'épicier. Il se mit au travail au grand étonnement du garçon de la maison, qui n'avait jamais vu, depuis un an qu'il était dans la boutique, cet apprenti nouveau.
– « Qui es-tu? lui demanda-t-il.
– Le garçon de mon maître, l'épicier.
– Ce n'est pas vrai. C'est moi qui suis le garçon. »

Le patron survint et reconnut son ancien garçon.
« Où es-tu allé? interrogea-t-il. Il y a un an que tu as disparu et que nous t'avons fait chercher inutilement.
– Je viens de faire quelques commissions dans le quartier. Seulement, en passant par Sainte-Sophie, j'y suis entré et j'ai assisté à l'office. »

L'enfant ne savait point qu'il était resté un an enfermé dans la basilique.

Depuis lors, on est persuadé qu'une fois par an, il y a un office particulier dans l'église Sainte-Sophie; les assistants qui, l'office achevé, ne s'empressent pas de sortir, restent enfermés jusqu'à l'office de Pâques de l'année suivante.

Plusieurs personnes nous ont assuré que cet événement était advenu dans la mosquée de Zeïrec, où se voit encore le tombeau de l'impératrice Eudoxie.