La légende d'El Hadj Ibrahim, le chasseur Sahari [Charef (Charef / Algeria)]

Publié le 22 septembre 2024 Thématiques: Animal , Chasser , Chasser d'un lieu , Chasseur , Fuite , Lion ,

Lion contre chasseur
Lion contre chasseur. Source Midjourney
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Source: Certeux A. / Contributions au folk-lore des Arabes: l'Algérie traditionnelle, légendes ... (1884) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Djebel Sahari / Charef / Charef / Algeria

Des bandes d'animaux féroces, lions, panthères, hyènes, chacals, guépards, lynx, sangliers, ravageaient autrefois le Djebel-Sahâri. Un des descendants de l'ouali Sidi ben Aliya entreprit d'en purger le pays. Il se mit à battre montagnes, collines, vallées et plaines à la recherche des fauves, et dès qu'il en avait aperçu un, c'en était fait de l'animal carnassier. Aussi, au dire des peuplades du Sahâri, il ne tua rien moins dans sa vie que 200 lions, 354 panthères, 223 mouflons à manchettes, 183 autruches.

Il abandonnait à ses lévriers la hyène, le chacal, le sanglier comme n'étant pas dignes d'attirer son attention.

Un jour que El-Hadj Ibrahim, ce terrible chasseur, dormait dans la montagne, un lion s'approcha de lui pour le flairer. El-Hadj Ibrahim ouvrit les yeux; à son regard seul l'animal reconnut le chasseur redouté. Il fit un bond en arrière.
– « Ah! tu as peur de moi ? lui cria le Nemrod. »

Le lion, humilié de ce reproche, se ramassa pour l'attaque; mais la balle du fusil à mèche d'El-Hadj l'empêcha de se relever.

Semblable imprudence arriva à une hyène.
– « J'aurais pensé, lui cria le chasseur, qu'un lion seul aurait l'effronterie de me provoquer. »

Il atteignit la couarde et imprudente bête qui fuyait, et d'un horion lui démantibula le crâne.

Une autre fois, il rencontra un énorme lion à crinière noire que, dans leur effroi, les tribus avaient surnommé Bou-Chegag, parce que, lorsqu'il s'agriffait à la terre, de profondes gerçures (chegag) témoignaient à l'instant de sa fureur. Le combat ne fut pas long. El-Hadj Ibrahim, voulant prouver à son ennemi qu'il était plus que lui redoutable, jeta ses armes, reçut sans fléchir son choc en pleine poitrine, et comprimant son cou entre ses doigts de fer, l'étouffa d'un seul effort.

A la suite de cet exploit, les lions se réunirent et vinrent timidement ramper à ses pieds en le suppliant de ne pas s'opposer à leur départ de la contrée. El-Hadj Ibrahim relégua les lions à Takdimet et les panthères dans le Dira.

Depuis lors on ne revit plus de fauves dans le Djebel-Sahâri.


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