Il y a de nombreuses années, un jeune chevrier de Vianden gardait son troupeau sur le Bonzelberg. Un soir, alors qu’il grimpait pour rassembler ses chèvres avant de rentrer, il trouva une petite image de la Vierge dans une vieille faille moussue d’un rocher.
Il la ramassa, la porta sous le bras jusqu’à chez lui, et la remit à l’abbé du monastère de Vianden, qui l’installa aussitôt dans l’église abbatiale.
Mais le lendemain matin, l’image avait disparu. On la retrouva à l’endroit exact où elle avait été trouvée.
Elle fut rapportée une deuxième fois à l’église du monastère, mais revint encore à sa place dans le rocher.
On décida alors de l’installer dans la Nouvelle Église toute proche, mais — ô miracle ! — dès le matin suivant, alors qu’un prêtre entrait tôt pour célébrer la messe, l’image avait de nouveau disparu.
On la retrouva à sa place d’origine, dans la vieille faille, le manteau trempé et le bord souillé par la poussière du chemin : la nuit avait été orageuse et pluvieuse.
L’abbé, en voyant cela, s’écria :
« C’est un signe ! La Sainte Vierge a fait ce chemin à pied ! Elle ne veut régner nulle part ailleurs que là ! »
On décida donc de laisser la statue à l’endroit même où elle avait été trouvée.
Une petite grotte fut creusée dans le vieux rocher, et l’image y fut exposée à la vénération des fidèles.
Dès lors, ce lieu devint un refuge spirituel. La Vierge Marie s’y montra pleine de grâce, si bien que les fidèles affluèrent de près comme de loin pour y chercher réconfort et secours devant sa modeste demeure.
J. Prott, curé