La transformation de l’eau en vin de la fontaine du Mühlenbach [Luxemburg / canton de Luxembourg / Luxembourg]

Publié le 22 août 2025 Thématiques: Eau , Fontaine , Impiété , Minuit , Mort , Noël , Transformation , Vin ,

Mort à la fontaine
Mort à la fontaine. Source OpenAI
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Source: Gredt, N. (Dr.) / Sagenschatz des Luxemburger Landes (1883) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Lieu-dit "Muhlenbach" / Luxemburg / canton de Luxembourg / Luxembourg

À travers tout le pays luxembourgeois circule une légende populaire selon laquelle, pendant la nuit de Noël, à minuit précisément, toute l’eau se transforme en vin. Celui qui parviendrait à surprendre le moment exact de cette transformation pourrait alors puiser une boisson d’une splendeur et d’une fraîcheur inégalées, capable — dit-on — de préserver l’être humain pour l’éternité de toute maladie et de la mort.

Beaucoup ont tenté d’observer ce moment miraculeux, mais aucun n’y est encore parvenu. Pourtant, raconte la légende, un homme eut jadis la chance de pouvoir puiser ce vin précieux — mais il ne put en boire une goutte. Voici ce qui arriva :

Cet homme s’était rendu, durant la nuit de Noël, à la fontaine Chagrins, située dans la vallée de Mühlenbach (commune d’Eich). « Cette eau, pensait-il, est la plus pure et la plus délicieuse qui soit — que deviendra-t-elle alors en vin ! »

Il se posta au bord de la fontaine, mais au lieu de passer le temps dans une prière sincère, il entama une chanson de taverne grossière. En somme, il n’était pas là dans un esprit de piété, mais uniquement pour le plaisir vulgaire de boire.

Après avoir longtemps guetté et puisé, sa coupe se remplit enfin d’un vin pétillant.
« Hourra ! » s’écria-t-il, « toute l’eau est devenue vin ! »
— « Et toi, tu es à moi ! » lança soudain à ses côtés une effroyable silhouette, qui le saisit à la gorge et lui tordit le cou avant même qu’il ait pu goûter une seule goutte.

Le lendemain, on retrouva le cadavre du malheureux près de la fontaine, le visage tourné vers le sol.

(Abbé J. B. Klein, d’après un manuscrit de M. Steffen)


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