C'était au printemps de l'an 12.., sur les marches de Lorraine et de Bourgogne, dans la belle vallée de la Combeauté, fermée à sa source par le prieuré d'Hervaux, en aval par le castel des Sires de Fougerolles, fils de Bourgogne, mais hommes liges de nos ducs de Lorraine.
Or, un matin, dès la première blancheur de l'aube, le soleil levant dorait à peine de ses rayons la cîme des Crolières et ses cerisiers en fleurs, et déjà pourtant un bruit inaccoutumé se faisait entendre dans l'enceinte du manoir féodal des brillants sires de Fouchérieulles.
C'étaient des aboiements de chiens, des hennissements de chevaux se mêlant confusément aux cris des piqueurs ; c'étaient les voix bruyantes de tous les gens du chastel sur pied; c'étaient les durs craquements des chaînes énormes descendant sur les fossés du donjon la lourde masse du pont-levis.
Tout cet attirail de piqueurs en tenue, de varlets aux couleurs brillantes, de chiens et de faucons, annonçait hautement « aux prodommes don Vauldajo » la nouvelle d'une partie de chasse « ai l'our ou au cinglier, à force que juvénile et brillant Guillelme voulait donner à l'honneur du jeune de Faulcougney son ami et son pair.
Guillelme, l'orgueil des Forchemert, le plus haut des sires du voisinage, paraît dans la cour, et donne joyeusement du geste et de la voix à ses gens en attente le signe du départ.
Il est monté sur un frais coursier plus rapide qu'épervier et hirondelle. Son corps est beau, gaillard, avenant, son visage est clair et fraîchement coloré et belle est sa contenance. Il est en véritable humeur de fête, et son caractère qui s'abaissait rarement à parler plaisir à ses gens, semblait avoir perdu quelque peu de sa morgue seigneuriale. De temps en temps un capricieux coup d'éperon. venait soudain aiguillonner sa jeune monture et la faisait gentiment caracoler sous sa taille svelte et mignonne.
Seulement, peut-être avec l'oeil et la perspicacité du vieux Mayon à la barbe chenue, depuis quarante ans attaché au service fidèle des Sires, auriez-vous pu remarquer comme l'ombre d'un nuage sur le front de Guillelme, comme une ride mélancolique, assombrissant par instants son beau visage. Le fidèle Mayon s'imaginait au fond de sa pensée que cette impression était due au souvenir de Rodolphine la plus gracieuse des Damoiselles de Faulcougney, la fiancée de Guillelme, à qui il devait, sous peu de jours, trop longs à s'écouler, unir son sort par les liens du mariage, à la grande fête de Saint Michel du Péril.
Et tous, seigneurs et manants, gardes du castel, varlets et piqueurs, mis en gaité ne cachent rien de leur joie exubérante et se promettent d'avance une riante partie de chasse : et les échos de Bômont redisent au loin dans la vallée et le son joyeux des fanfares et les cris perçants du reclin qu'on met à l'unisson du cor. Rien de plus pittoresque et de mieux féodalement disposé que cette troupe de chasseurs à la tête desquels brillaient les deux nobles fils des Sires hauts et puissants de Foucherieulles et de Faulcougney.
Par le Champ et la Croix ils étaient parvenus rapidement à Faymont et s'étaient engagés dans la pittoresque vallée des Roches où parmi les sapins, les roches surétagées en pyramides des plus charmantes se rejoignent de si près que la fraîche Combeauté peut à peine trouver passage. Ils franchissent péniblement cette déchirure de rochers et arrivent à un vallon herbu » que Guillelme a choisi pour rendez-vous fin de chasse.
On découple les chiens : chaque chasseur appelle à lui ses auxiliaires accoutumés; et Guillelme, sur son gentil coursier, trace à tous la direction spéciale qu'ils doivent suivre, pour cerner le gibier et le frapper à coup sûr. Pour lui, devancé par son noble lévrier, le mignon de sa mère, il s'enfonce à gauche dans l'obscure épaisseur de la forêt.
Bientôt les chiens, sur les traces récentes du gibier, poussent des aboiements qui répétés cent fois et cent fois et renvoyés d'échos en échos retentissent au loin dans l'étendue profonde de la vallée, jusqu'au prieuré et rappellent aux vieux moines le souvenir de leurs chasses d'antan. Les chiens poursuivent à la piste un gros ours effrayé qui fuit devant eux à pas précipités, mais c'est en vain qu'il déploie au large toute la dimension de ses jarrets musculeux, il n'échappera pas à la meute de Guillelme; sa perte est assurée, il tombe sous le coup de lance du premier piqueur, l'habile Caloua.
A ce tintamarre effrayant les bêtes, sauvages quittent brusquement leurs gîtes solitaires, les crevasses des rochers ne leur offrent plus leur sûreté ordinaire : le cerf « aux pieds légers » et sa bichonne « aux mamelles pendantes » et le renard et le loup, oublieux de la guerre qui entr'eux «< moult dure et moult fut dure » et le sanglier et l'ours, n'écoutant plus d'autre instinct que celui de la peur, au plus vite gagnent le large.
Et dans les magnifiques forêts de la Veiche et du Ban, ce fut un épouvantable carnage. Tandis que quelques uns de ces animaux plus favorisés prenaient la direction opposée à celle des chasseurs et gagnaient à travers les broussailles et les jeunes sapins les hauteurs des Girmonts, les autres plus malavisés venaient gauchement s'exposer aux morsures des chiens en haleine et aux coups meurtriers des chasseurs. Aussi après quelques heures, on pouvait voir les gens de charge rapporter sur leurs larges épaules des chevreuils expirants, des renards assommés, l'ours première victime de la chasse et vingt autres pièces de gibier d'une moindre importance.
Et la chasse se poursuivait toujours plus avant dans la vallée.
Guillelme, en ce temps que le jeune châtelain de Faulcougney et ses habiles chasseurs au fond de la vallée s'enrichissaient de nouvelles pièces de venaison, poursuivait seul à outrance une énorme laie sortie de son gîte aux premiers aboiements de la meute. Déjà il avait abattu sous ses coups deux jeunes marcassins. Le vieux Mayon,« dont la tête chenue est couverte de neige », son varlet de sûreté les a chargés sur ses épaules et fidèlement rapportés à la clairière du rendez-vous.
Mais c'était peu qu'une pareille capture pour satisfaire sa vanité et jamais il ne se serait mis en tête une partie de chasse pour une proie aussi mince. Aussi la laie monstrueuse qu'il poursuivait avec tant d'ardeur devait tomber sous ses coups meurtriers : son honneur de châtelain et son adresse éprouvée, d'ailleurs au niveau de sa réputation, l'exigeaient. Il était juste que lui, Guillelme de Foucherieulles, mit à mort la pièce de gibier la plus importante de l'expédition.
Tandis que Guillelme rêvait d'adresse et de courage, la laie gagnait les hauteurs du Layol, cherchant, pour éviter la présence rapprochée de son mortel ennemi, le plus épais du fourré; de là décrivant une immense courbe, elle avait passé des bans d'Orichamps par les hauteurs de Plombières aux bois du Chanot pour descendre le Lanceran de Foucherieulles et arriver aux chênes des Evaux-Dicroq: plus de quatre lieues d'une course fatiguante et précipitée.
A sa poursuite, le jeune châtelain avait chevauché en très grande furie, à travers toute cette terre, par vaux et pas monts. Son vigoureux coursier moins fort que son maître contre la fatigue était resté dans la tranchée de Seymousey, étendu par terre, n'en pouvant plus, hors d'haleine.
En ce moment le soleil si radieux dès le matin s'était caché sous le voile d'un épais nuage, qui rapidement s'avançait des hauteurs de Luxeuil; une touffeur pesante remplissait l'atmosphère et annonçait une tempête prochaine.
Guillelme ne fit aucun cas de ce signe précurseur et n'en continua pas moins à poursuivre la laie qui outrée et furieuse de l'obstination de son ennemi poussait de temps en temps « des grougnottements edventables ». Elle eut volontiers fait face à son adversaire, mais elle ne pouvait compter sur un renfort de sangliers, et aux prises avec le plus vaillant chasseur de la contrée, elle ne pouvait que succomber au plus tôt. L'éloignement étant pour elle la dernière ressource de salut, elle fuyait au plus vite « faisant sous ses ergots poudroyer les sablons ».
A la vallée des Roches la chasse était finie, le long de la rivière en ce « val herbu où les arbres sont si feuillus que le soleil ne saurait percer l'ombre ni eschauffer la frescheur » assis à leurs aises le jeune de Faulcougney et les chasseurs de sa suite attendaient le retour de Guillelme.
Le vieux Mayon et Caloua avaient disposé avec raffinement les pièces du butin, suspendu aux branchages des arbres les trophées de l'expédition, tout apprêté de leur mieux pour ménager à Guillelme une agréable surprise. Mais Guillelme ne reparaissait point..... Les chasseurs finirent par s'impatienter..... puis par s'inquiéter sérieusement sur son absence.
« Sire, dirent les chasseurs au jeune de Faulcougney, il faut sonner votre cor, pour que Guillelme l'entende, qui poursuit sa chasse, il répondra à votre appel et nous serons rassurés. » Le jeune châtelain a mis le cor à ses lèvres, il l'embouche bien et le sonne d'une puissante haleine, les monts sont hauts et le son va bien loin,..... mais Guillelme ne répond pas. A grande peine, à grande angoisse, ils sonnent tous de leurs cors, les monts sont hauts et le son va bien loin..... mais Guillelme ne répond pas. On se met à sa recherche sur les hauteurs des Girmonts, du Gravier, d'Hérival, d'Olichamp, d'instants en instants le cor de Faulcougney à grande douleur et angoisse appelle Guillelme..... mais Guillelme ne répond pas.
Pas une trace, pas un indice, pas un écho pour redire un mot de sa direction; une navrante inquiétude et de sombres pressentiments vinrent assombrir les fronts des chasseurs. Chacun d'eux interprétait à sa manière son absence, chacun faisait sa conjecture plus ou moins rassurante: peut-être une troupe de sangliers l'aurait attaqué et dévoré, peut-être est-il tombé malheureusement de son cheval. Ces pensées trouvaient plus ou moins d'accès dans ces esprits inquiets, mais à coup sûr « tous étaient moult contristés, ne sachant oncques comment se reconduire au chestel, leur jeune sire étant perdu ».
Le vieux Mayon « tout blanc, tout fleuri » se rappelant son observation du matin s'imaginait en secret que son jeune maître et seigneur, poursuivant sa course dans la direction des bans de Saint-Bresson et des Blanzey avait profité du rapprochement pour se rendre à Faulcougney auprès de sa jeune et belle fiancée que bien grandement son cœur « adoulait ». Et cette pensée venait à propos rassurer son ardente sollicitude pour Guillelme son aimable et gentil châtelain.
Après avoir fait entendre de nouveau la voix puissante de leurs cors, après avoir tenté de nouvelles recherches encore une fois sans résultats heureux, après avoir retrouvé le coursier du jeune sire aux prises avec un ours qu'ils eurent peine à éloigner, la bande des chasseurs le matin si guillerette, reprenait triste et silencieuse le chemin du chestel. On arriva bien vite au vieux manoir, l'orage éclatait effroyable et merveilleux... et oncques n'avait vu du beau Sire Guillelme.
La vêprée s'avance. Sur la forêt des Evaux il y a de grandes ténèbres, le nuage noir s'est emparé de l'horizon, il est gros des vents furieux d'orage et de tempête. Bientôt éclata la tourmente : des tempêtes, du vent et du tonnerre, de la pluie, et de la grêle démesurément et des foudres qui tombent souvent et menu, ni le soleil, ni la lune n'y jettent leur clarté, tous ceux qui voient ces choses croyent qu'ils vont mourir.
Et là sous un chêne antique, Guillelme s'est jeté, tout le corps en feu et en sueur, épuisé par la fatigue, autant que par la faim.
Près de lui la laie est étendue morte: d'un coup de lance il lui a jeté l'âme hors du corps.
Mais la lutte finale avait été terrible: la laie lui avait fait à la jambe une profonde blessure, et le sang tout clair ruisselle sur l'herbe verte et Guillelme en ressent une telle douleur que son cœur est tout prêt de se fendre.
La tourmente redouble, les éclairs se multiplient et tombent drues comme grêle sur les cîmes les plus orgueilleuses de la forêt. Les vents agitent de leur souffle puissant les grands chênes des Evaux et les craquement répétés du tonnerre ajoutent à l'horreur des ténèbres.
Guillelme a peur, il croit que sa dernière heure est venue, un frisson glacé court rapide sur ses membres agités. Il bat sa coulpe et répète son mea culpa. « Mea culpa, mon Dieu, et pardon au nom de ta puissance, pour mes péchés, pour les petits et pour les grands, pour tous ceux que j'ai faits depuis l'heure de ma naissance, jusqu'à ce jour où je suis ainsi menacé ».
Puis en attendant la mort ou la fin de la mystérieuse tourmente il se prit à se resouvenir de son castel, de ses sujets, de douce Rodolphine et des gens de sa famille, il ne put s'empêcher d'en pleurer et de soupirer.
Puis il se souvint qu'il est des heures où Dieu demande aux chevaliers un sacrifice plus grand que celui de leur vie ; il se leva péniblement, fit quelques pas et tombant à genoux il fit à Notre-Dame la Vierge Marie un vœu héroïque, vœu bien pénible pour ses goûts et ses projets les plus chers, vœu d'une haute importance pour les reste de ses jours...
Le ciel l'attendait
Un coup de tonnerre plus terrible que tous les autres roula au-dessus de sa tête et vint fracasser et disperser les rameaux du grand chêne qui peu auparavant lui servait d'abri. C'était la réponse du Très-Haut au vœu de Guillelme.
« Le ciel se fondit en vents et en pluies, puis s'éclaira des derniers rayons du crépuscule expirant » la tourmente mystérieuse cessa: le soir allait descendre et la nuit se faire noire.
Le châtelain, guéri de ses blessures et soulagé de ses fatigues comme par miracle, longtemps encore resta à genoux pour remercier Dieu de sa protection toute spéciale: il se leva et chercha à reprendre les chemins qu'il avait parcourus dans sa course folle du matin, ou à regagner un instant le castel de ses aïeux.
Il marchait seul quand un mystérieux personnage vêtu d'une longue robe, aussi blanche que fleur d'aubépine, parut descendre du ciel étoilé, s'approcha de lui et lui tendit la main. Sur son passage lumineux, les broussailles disparaissaient comme par enchantement féérique et laissaient sous les pas des deux voyageurs un doux sentier de gazon facile à tenir comme les allées du meix seigneurial. De longues traces de lumière précédaient leur marche silencieuse.
Guillelme avait compris tout l'intérêt du ciel en sa faveur et marchait rassuré aux côtés du mystérieux personnage vêtu comme les moines d'Hervaux. Tous deux allèrent longtemps à travers les antiques forêts des Evaux, des Bâmont, du Sarcenot, des Feuillées, puis ils franchirent les escarpements de la Vallée des Roches. Longtemps encore ils allèrent ainsi par voies et par chemins, puis à un tournant de la vallée ils entendirent des chants qui se perdaient en des échos lointains.
Plus ils s'approchaient, plus les sons devenaient clairs et distincts, plus la symphonie avait de majesté et inspirait d'idées religieuses à notre jeune châtelain, ensemble ils montèrent allégrement au milieu de sapins séculaires, le long d'une goutte claire et bruyante, la pente très roide de la forêt du Ban ; ils firent ensemble encore quelques pas vers l'endroit d'où partait ces chants et cette psalmodie nocturnes.
Aux clartés de la lune qui se levait entre les arbres de la forêt on pouvait apercevoir la masse noire d'un couvent.
D'elle-même une vaste porte ouvrit ses battants pour les recevoir : c'était la porte d'un sombre cloître.
Le mystérieux personnage avait disparu. Guillelme avait tout compris. C'était la réalisation immédiate de son vœu que Dieu voulait. Il entra donc et pour toujours la porte du couvent d'Hérival se referma sur lui.
Il voulut cependant avant d'achever son sacrifice, perpétuer le souvenir de son vœu et de ce qu'il appelait le miracle de Dieu en sa faveur, et quinze jours après, on voyait les gens du chestel de Fouchérieulles, un moine à leur tête, élever à Marie, en ex-voto, un modeste sanctuaire à l'endroit des Evaux où Guillelme avait fait son vœu ; et la forêt changea son nom antique en celui de Bois-le-Saint, qu'elle a conservée jusqu'à nos jours.
Rodolphine de Faulcougney, la jeune et doucelette fiancée de Guillelme poussa un douloureux et bien profond soupir à la première nouvelle de cette détermination aussi imprévue que désolante pour elle. «Moult grandes larmes ses beaux yeux déversérent à ce sujet, longtemps elle fut inconsolable dans ses regrets et sa douleur de jeune châtelaine, veuve avant son mariage. Sa santé délicate moult en dépérit et tout proche de lye la faulx de mort en advint ».
Lassée de tant de douleur que lui causait le souvenir de Guillelme, et la vue de tant d'objets et de lieux chers à son cœur, lassée des chances de ce monde, de ses hasards et de ses infortunes, elle va à son vieux père le sire de Faulcougney et lui dit : « Ne plaise à Dieu, à ses saints, à ses anges, que Guillelme moine, je me donne à un autre qu'à messire Dieu, baillez-moi votre terre de Montigny que j'y bâtisse un moutier de nonnes. » Elle s'y rendit bientôt, s'y voua à la vie cénobitique avec quelques compagnes, non moins distinguées qu'elle-même par leur rang et leurs déceptions personnelles.
Or, il advint que longtemps après, Guillelme devenu prieur d'Hérival apprit par un message spécial que Rodolphine, abbesse de Montigny finissait sa sainte vie.
Guillelme est moult épuisé par les austérités du cloître, moult affaibli par le poids des ans et cependant il veut encore revoir en cadavre celle que son vœu d'autrefois lui avait interdit de revoir en vie. Bien nombreuses et bien grandes furent les fatigues qu'il éprouva dans la longue course d'Hérival à Montigny. Il dut même s'arrêter quelques jours à Luxeuil pour y reprendre ses sens et quelque force. Enfin il put arriver.
Il entra dans le cloître où Rodolphine couchée sur la cendre, en proie aux douleurs de l'agonie, bégayait les prières des mourants et redisait machinalement les noms de Jésus et de Marie... et aussi celui de Guillelme.
Et Guillelme, le prieur d'Hérival, était là...
Sa douleur fut si grande qu'il sentit bientôt en lui l'angoisse de la mort: sur la terre il se couche, à haute voix fait son mea culpa comme jadis sous le grand chêne des Evaux, de bénir son antique castel, la douce Rodolphine et ses compagnons d'Hérival par-dessus tous les hommes, puis le cœur lui manque sa tête s'incline.....
Guillelme et Rodolphine ont pu se voir encore, mais non se parler, quand tous deux ensemble, au même instant fermèrent leurs paupières appesanties par la mort.
Tandis que les deux âmes s'en allaient ensemble en Paradis sur les ailes des anges, on prépara deux cercueils semblables, on y déposa leurs corps et on les veilla jusqu'au jour.
Et le lendemain, sur le soir, au coucher du soleil, on les enterra près d'un autel.
Une même fosse reçut les deux fiancés de jadis, mariés par la mort.
La même pierre de marbre les recouvrit tous et sur cette pierre on pouvait lire en caractères gothiques :