La légende de la statue qui sauva Lamballe des anglais [Lamballe-Armor (Côtes-d'Armor)]

Publié le 11 septembre 2023 Thématiques: Anglais , Animal , Boeuf , Combat , Eglise , Légende chrétienne , Miracle , Mort , Origine , Origine d'un nom , Protection , Saint | Sainte , Soldat , Souterrain , Statue ,

Jubé de Notre-Dame de Lamballe
Jubé de Notre-Dame de Lamballe. Source archives départementales des Côtes-d'Armor, Licence Ouverte, via Wikimedia Commons
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Source: Sébillot Paul / Petite légende dorée de la Haute-Bretagne (1897) (moins d'1 minute)
Lieu: Collégiale Notre-Dame de Lamballe / Lamballe-Armor / Côtes-d'Armor / France

Le souterrain qui part de dessous l'église Notre-Dame, à Lamballe, va jusqu'à la mer; il a été creusé par les Anglais, qui voulaient s'emparer de la ville. Les habitants furent avertis du danger par un des saints de l'église; son doigt, qui était primitivement élevé, se baissa un peu tous les jours; on finit par le remarquer, et, ayant creusé dans la direction que montrait le saint, on trouva le souterrain.

Les Anglais furent surpris, et l'on en tua tant, qu'il y avait, dans la rue Bario, un moulant de sang assez fort pour faire tourner la roue d'un moulin. Pour atteindre ceux qui étaient restés dans le fond du souterrain, on attacha des faux à deux bœufs, dans l'oreille desquels on mit de l'argent-vif (du mercure), et on les lâcha dans le souterrain, où ils mirent en pièces ce qui restait des Anglais.

C'est depuis cette défaite que les Anglais appellent Lamballe : « le traître Lamballe ».

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Source: Cauret M. / Mémoires de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord (1887) (2 minutes)
Lieu: Collégiale Notre-Dame de Lamballe / Lamballe-Armor / Côtes-d'Armor / France

Au-dessus de la porte d'entrée de Notre-Dame, côté ouest, à l'intérieur, le visiteur aperçoit une statue en bois, haute de deux mètres, dont la pose ne laisse pas de surprendre en pareil lieu.

La tête est légèrement renversée en arrière et nue; le bras droit est levé au-dessus de la tête; la main, un peu tendue, supporte un emblème indéchiffrable, mais pouvait aussi bien, dans le principe, agiter les grelots d'une Folie que jeter le bonnet phrygien d'une Raison par dessus les moulins; le pied cambré, le bras gauche arrondi et un peu éloigné du corps ont l'air d'esquisser une figure de carmagnole.

Les vieux conteurs vous chuchotent à l'oreille que c'est une statue de la Liberté ou de la Raison, qui fut substituée à celle de la Vierge miraculeuse. pendant la grande Révolution. Leurs pères ont parfaitement connu la vieille demoiselle qui servit de modèle au sculpteur, quand elle était jeune. En les poussant un peu, ils vous disent même son nom.

Toujours est-il que cette statue est restée au-dessus du maître-autel jusqu'à ces dernières années quand on a refait les boiseries du chœur, on a remis la statue miraculeuse à sa place et on a reporté la grande aussi près que possible de la porte, sans oser la mettre dehors.

Quand on en fit la Foi, à la Restauration, on lui appuya le bras gauche sur une croix qu'elle paraît tenir malgré elle, et on substitua à l'emblème qu'elle devait avoir dans la main droite celui qu'elle porte aujourd'hui.

Si l'on en croit la légende, cette statue serait le saint dont le bras s'abaissa pour indiquer le souterrain.

Les Anglais avaient pénétré dans la place et se préparaient au pillage, après avoir mis une bonne garde à l'entrée du souterrain. Ils descendaient en ville par la grande rue Notre-Dame, en rangs plus serrés que la foule qui suit le Saint-Sacrement à la Fête-Dieu. Dans leur précipitation, ils oublièrent deux énormes coulevrines chargées à mitraille, chacune contenant plus de quatre barriques de projectiles, et qu'ils avaient braquées sur la ville pour effrayer les habitants.

Une pauvre veuve, femme du peuple, priait toute seule à Notre-Dame, avec son petit enfant, quand elle vit cette grande statue lever son bras droit et tenir dans sa main une torche allumée.

Saisie de frayeur, elle sort en toute hâte, aperçoit la mèche qui fume auprès des coulevrines restées sans gardiens et la rue pleine d'assiégeants se ruant au pillage. Le geste de la statue, mais c'est l'ordre de mettre le feu, ce qu'elle s'empresse de faire. On entendit alors une détonation épouvantable et tous les Anglais furent massacrés, un peu par la mitraille et beaucoup par une puissance surnaturelle qui profita du nuage de fumée produite pour tuer le reste.

Le geste si bizarre de la main gauche aurait indiqué le souterrain aux défenseurs de la place, avant l'entrée des Anglais.


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