La légende de la tour à la dame de l'église Saint-Maurice [Épinal (Vosges)]

Publié le 20 septembre 2024 Thématiques: Eglise , Femme , Noblesse , Origine , Origine d'un nom , Prière ,

Basilique Saint-Maurice
Basilique Saint-Maurice. Source Zairon, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons
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Source: Wetterlé, Émile (abbé) / Notre Alsace, notre Lorraine (1919) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Basilique Saint-Maurice / Épinal / Vosges / France

L'église Saint-Goery, à Épinal, vaste et gracieux monument mêlé de roman hardi et de précieux gothique, présente à son abside deux tourelles rondes. Tandis que l'une est tranchée à la hauteur de la voûte, l'autre s'effile en pointe de pierre. On l'appelle la Tour de la Dame qui rêve, et voici sa légende.

Vers la fin du xv° siècle, la partie supérieure de cette tour fut envahie par des ouvriers italiens qui se livraient à un travail inexplicable pour les bons Spinaliens. Le clergé ordonna qu'on ne les dérangeât pas.

Une nuit, une femme accompagnée de deux servantes s'installa dans la tour. L'inconnue, aux cheveux d'or très pâle serrés en un fin cordon de soie, avait pour vêtement une robe moelleuse et longue, jolie par sa nuance verte, et monacale par sa façon. Elle lisait de beaux manuscrits et rêvait en contemplant la Moselle. Une seule fois, elle prit contact avec le monde qui l'environnait. Certain manuscrit qu'on lui avait apporté contenait des couplets soulignés de limpide musique : elle les chanta à mi-voix.

Quelques jours après, la Dame de la Tour vit sur son lit une lettre d'où pendait un cachet noir, de cire très lourde. Elle ne l'ouvrit pas. Ses, yeux lurent à travers le parchemin. Dès lors, elle rentra dans le silence et l'immobilité. On n'avait pas vu comment elle était entrée. On ne vit pas quand elle sortit. On ne sut jamais rien d'elle, exactement. Cela signifie que l'on parle d'elle souvent, par à peu près.


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