La légende du rocher de Sidi-Aïssa [Messaad (Messaad / Algeria)]

Publié le 13 octobre 2024 Thématiques: Animal , Chameau , Destruction , Impiété , Légende musulmane , Montagne , Mort , Pierre | Roche , Secheresse , Source , Ville ,

Homme à côté d'une roche bouchant une source
Homme à côté d'une roche bouchant une source. Source Midjourney
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Source: Certeux A. / Contributions au folk-lore des Arabes: l'Algérie traditionnelle, légendes ... (1884) (moins d'1 minute)
Contributeur: Fabien
Lieu: Demmed / Messaad / Messaad / Algeria

La chamelle de Sidi-Aïssa Ben Mohammed avait été volée. Le célèbre marabout vint trouver les gens du Demmed et les pria de la lui rendre. Sur leur refus, il les menaça de toute la colère divine. Alors un homme, dont l'opinion pleine de sagesse était toujours écoutée avec déférence, dit à ses compagnons :
« Cet homme entend nous forcer à respecter ses droits d'ouali; c'est fort bien. La source qui jette ses eaux dans notre enceinte commence à diminuer. Posons pour condition au marabout d'augmenter le débit de la fontaine. Si Dieu marche avec lui comme il le dit, ce sera chose facile à Sidi-Aïssa Ben Mohammed; si au contraire cette demande est au-dessus de son pouvoir, nous égorgerons sa chamelle et nous le tuerons comme un imposteur. »

On applaudit à cet avis, et Sidi Aïssa se rendit sur la montagne. D'une main il souleva un énorme rocher qui fut au loin rejeté par un puissant jet d'eau claire et limpide. Dans leur joie, les habitants oublièrent leur promesse; ils tuèrent la chamelle et s'en partagèrent les dépouilles. Le marabout, saintement furieux de ce manque de loyauté, invoqua le Ciel vengeur et, dès l'instant et d'elle-même, la pierre énorme revint se poser sur la source qu'elle ferma si hermétiquement que depuis ce jour une seule perle d'eau n'en put sortir.

Les gens du ks'ar voulurent lapider le marabout; mais, traçant un cercle magique autour de sa personne, Sidi Aïssa ne reçut aucune de leurs pierres. Alors le marabout jeta l'anathème sur les gens du Demmed:
« Malheur à vous! ô familles du Demmed, malheur à vous ! vous m'avez méconnu ma vengeance est loin d'être entière; elle s'avance du côté du couchant; votre nid d'aigle sera violé et détruit. »

Et le marabout Sidi Aïssa Ben Mohammed disparut.

La prédiction de l'ouali s'accomplit à la lettre; le bey d'Oran, Mourki, et le chef Dehilis se chargèrent de détruire le ks'ar et d'en égorger ou chasser les habitants.

(Recueilli par M. Arnaud, interprète de l'armée, en 1862).


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