La légende de Mahomet II et de la main divine [İstanbul (Fatih / Turquie)]

Publié le 13 janvier 2025 Thématiques: Apparition , Justice , Légende musulmane , Mer , Prêtre | Curé , Prophétie , Roi | Empereur , Signe divin ,

Main sortant de la mer
Main sortant de la mer. Source Midjourney
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Source: Carnoy E. Henry / Folklore de Constantinople (1894) (2 minutes)
Contributeur: Fabien
Lieu: Grand Palais (disparu) / İstanbul / Fatih / Turquie

Après la prise de Constantinople, Mahomet II s'était installé dans le magnifique palais impérial de Byzance. Et là, chaque matin, il jetait un regard d'orgueil sur le merveilleux spectacle qui se déroulait devant ses yeux le Bosphore, la mer de Propontide, la Corne d'or et les Iles des Princes.

Mais aussi il voyait chaque jour une main immense qui sortait de la mer et lui montrait cinq doigts.
Mahomet II réunit les Ouléma et ses ministres et leur dit :
« Que signifie cette main ouverte ? » Les Ouléma et les ministres ne purent trouver aucune explication.

Sultan-Mahomet fut contraint de s'adresser à un prêtre grec vertueux, qui lui dit :
« O grand conquérant! lorsque tu verras se lever la main, étends la tienne et montre quatre doigts. »

Le Sultan obéit au prêtre. Et le surlendemain il n'émergea plus de la mer que quatre doigts. Mahomet II montra trois doigts, puis deux, puis un seul; la main mystérieuse imita le conquérant, puis enfin, elle disparut.

Sultan-Mahomet voulut connaître la raison de ce prodige. Le prêtre lui répondit : «La main qui sortait de la mer t'expliquait que s'il se trouvait seulement cinq grecs justes et vertueux dans Constantinople, tu serais aussitôt chassé.

« Tu montras trois doigts, puis deux, puis un, ce qui indiquait qu'il n'y avait ni trois, ni deux, ni même un saint dans Constantinople, et la main se retira, car tu disais la vérité. »

Mahomet II pria le prêtre grec d'aller par tous les tribunaux juger par lui-même si la justice était bien rendue.

Le prêtre parcourut toutes les villes de l'empire et reconnut que les juges étaient impartiaux.

Dans une ville, il assista à un procès. Un cheval était en litige; le jour baissant, le juge remit le procès au lendemain.
Le juge eut à s'occuper d'affaires le jour suivant et la cause vint avec un retard. Le cheval était mort dans l'intervalle.
Le juge dit :
«Il est de toute équité que je vous rembourse la valeur de ce cheval, puisque je ne suis pas venu hier au tribunal comme je l'avais promis. »

Et le juge s'imposa une amende et des dommages qu'il paya aussitôt.
Lorsque le prêtre grec fut de retour, Sultan-Mahomet lui demanda :
«La justice est-elle bien rendue ? »

Oui, grand conquérant. Si tu continues à gouverner ton peuple avec autant d'équité ton empire prospèrera; avec des princes qui te ressemblent, il durera éternellement. Sinon, il sera détruit comme l'a été celui des Grecs.

Conté par Andréas Karaman, Grec, usurier, né à Indgé-Son, âgé de 56 ans.


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